Extrait livre 2 (L'important d'être Constance)

Mardi 20 Novembre 2007

D’un revers de manche, j’essuie l’écume naissante au coin de ma bouche, de l’autre la sueur qui perle à mon front.

Je pouvais combattre le crime, mes éventuels détracteurs, éviter un bain de sang ou encore torturer un assassin. Être en présence de la pire des crapules sans sourcilier, mais face à une femme telle que Johnson !

Je suis blindé contre l’horreur, non contre la beauté.

Sa chevelure chatoyante, ocre et bouclée, sa poitrine proéminente, sa bouche mi-ouverte, à peine humide, comme en attente, ses dents d’une extrême blancheur et sa langue d’un rose étourdissant.

Suffisamment près d’elle pour sentir son souffle, je m’accroche pour ne pas sombrer. Chaud, sucré, plus enivrant qu’un parfum. Je combats cette envie irrépressible de la humer tel un animal sauvage.

..........

Je comprends alors que, pour lui, la mort est aussi importante que la vie, peut-être même un peu plus. C’est en elle qu’il trouve parfois l’inspiration, ces staccatos en sont la preuve. La tristesse, la haine, la mélancolie sont nettement plus importante dans ces opéras que la joie.

L’art de humer chaque note, de les dépouiller avec délicatesse pour en extraire l’essence, de les polir pour en retirer toute la pureté, la magnificence, la légèreté avant de finalement les souffler sur du papier à musique.

Le poids de nos soucis sur les épaules, la fatigue et la charge de notre travail, la souffrance de la vie : autant de problèmes insurmontables qui s’effacent à l’écoute des premières notes d’un menuet.

Transporté par l’émotion.

Meurtri par un chagrin d’amour.

Un trop-plein d’images traverse mon esprit.

Je redécouvre La Flûte enchantée et je fonds en larmes.

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